"Elles ont envie d'obtenir justice"
"C'est un réseau qui sait anticiper, qui s'adapte sans arrêt aux pratiques de la police et des institutions", explique Anna Billard, juriste et coordinatrice de L'Amicale du Nid. L'association, partie civile au procès, accompagne les victimes pour les aider à sortir du tourbillon dans lequel elles sont tombées.
"Ces femmes sont bien souvent isolées socialement. Il y a la barrière de la langue déjà, et le réseau qui les met en garde en leur disant que si elles vont voir la police ou les associations, elles seront envoyées dans un centre de rétention et renvoyées dans leur pays. Ils leur répètent que seul le réseau s'occupe d'elles", poursuit Anna Billard. Des femmes à qui le réseau oblige un remboursement de dettes accumulées pour leur venue en France, sur fond de violences physiques et psychologiques.
Lors du procès, le degré de responsabilité de chacun des prévenus sera analysé en détail. L'une des accusés est d'ores et déjà présenté comme ayant eu un rôle déterminant. Au moins 5 femmes vont faire le déplacement, "elles ont envie d'obtenir justice, elles ont envie de les voir", souligne Anna Billard. Par crainte pour leur sécurité, les victimes dans ce type d'affaire ne se rendent pas systématiquement à l'audience.
Au cours de l'affaire, un agent de la police judiciaire de Lyon avait été accusé d'être mêlé au réseau. Poursuivi notamment pour corruption et proxénétisme aggravé, il a depuis été innocenté par la justice après quatre années d'instruction. L'affaire a, en conséquence, été dépaysée à Marseille.