Ukrainienne, elle enseigne en France depuis plusieurs années. À la fois l'ukrainien pour les étudiants de l'université Lyon 2, mais aussi le français, pour les étudiants internationaux. Depuis le début de la guerre en Ukraine, elle donne également des cours aux réfugiés arrivés jusqu'à Lyon.
Face à elle ce jour-là, une dizaine d'élèves. Ils sont de tous les âges et de toutes les professions. Un comptable, un avocat, des ingénieurs... Dans le groupe, il y en a déjà deux qui travaillent dans la restauration. Embauchés en CDI dans les brasseries des maisons Bocuse, ils assistent au cours de français pour se perfectionner.
Construire un avenir en France
"Tout est parti d'un constat, que des réfugiés ukrainiens avaient déjà rejoint nos métiers, y compris chez les maisons Bocuse. Mais qu'il y avait cette barrière de la langue", explique Caroline Dupain, responsable de la fondation. Une douzaine de cours sont ainsi programmés, d'une durée de 4 heures chaque vendredi. Les sessions se déroulent à la brasserie de l'Ouest, dans le quartier de l'Industrie (Lyon 9e).
Tous les élèves ne seront pas obligés de travailler pour le groupe de restauration lyonnais. Mais s'ils en font la demande, les équipes sont là pour les y accompagner. Il faut dire que le secteur recrute, y compris des profils débutants.
"J'ai toujours voulu travailler dans la restauration, j'espère pouvoir continuer sur cette voie", indique Svyatoslav, fraîchement embauché. Ingénieur de formation, il est arrivé en France il y a six mois avec sa femme et son fils. "Apprendre le français nous permet de mieux communiquer avec nos collègues", ajoute Myroslava, elle aussi en emploi chez Bocuse.
Une maîtrise de la langue devenue indispensable, à l'heure où de nombreux réfugiés n'imaginent plus retourner en Ukraine dans l'immédiat. Ivanna se souvient de son tout premier cours de français donné aux réfugiés.
"Ce n'était pas encore pour la fondation Bocuse, j'avais monté cela de mon côté... Il y avait des parents, des mamans surtout, qui avaient pu rejoindre leurs enfants à Lyon. Certains disaient : à quoi ça sert d'apprendre le français, dans une semaine la guerre sera terminée et on rentrera chez nous. C'était il y a un an."