Un procès hors norme
Le dossier compte 2.400 parties civiles: des particuliers, des banques, des compagnies d'assurance et jusqu'à la Caisse des dépôts et consignation (CDC).
L'affaire a débuté en novembre 2022 par une plainte de la branche française du géant de l'intérim Adecco, basée à Villeurbanne. Des dizaines d'intérimaires venaient de constater des petits prélèvements sur leurs comptes bancaires. La base de donnée venait être piratée.
Très vite, les enquêteurs sont remontés à un stagiaire de 19 ans, alternant dans une agence Adecco du Doubs, qui avait livré son mot de passe et son identifiant à un cybercriminel, en échange d'une promesse de 15.000 euros qu'il n'a jamais touché.
Avec ses codes, les hackeurs ont prélevé 49,85 euros sur les comptes de plus de 32.000 intérimaires, soit un préjudice de 1,6 million d'euros.
Ils ont tenté de faire de même avec 40.000 autres comptes.
De multiples arnaques en ligne
Les escrocs ont aussi utilisé les données personnelles des intérimaires pour créer de faux documents pour monter des arnaques en ligne et créer des "comptes bancaires mules" pour blanchir l'argent.
Les enquêteurs ont découvert que le "personnage central" de ce réseau n'en était pas à son coup d'essai. Dès 2019, alors qu'il n'avait que 17 ans, il a commencé à s'en prendre à plusieurs sociétés, banques, assurances et même à l'Etat.
Le jeune pirate s'est entouré de cinq ou six très jeunes hackeurs et des délinquants au casier judiciaire chargés.
Placé en détention provisoire, il a "continué ses activités" depuis sa cellule en 2023 et 2024.
Deux de ses complices présumés, mineurs au moment des faits, sont renvoyés devant le tribunal pour enfants.