AGRICULTURE : LE PARLEMENT ADOPTE LA LOI DUPLOMB ET SUSCITE DE VIVES RÉACTIONS

Mercredi 9 Juillet - 09:41

Planète

Des champs irrigués. - © Flickr / Mark Jones.
La loi Duplomb, portée par le sénateur de Haute-Loire Laurent Duplomb pour faciliter le travail des agriculteurs, a été adoptée par le Parlement ce mardi 8 juillet.

C'est un texte très controversé : la loi Duplomb a été adoptée par 316 voix contre 223 lors d'une dernière séance à l'Assemblée, ce mardi 8 juillet.
Présenté comme l'une des réponses à la colère des agriculteurs, ce texte lève certaines contraintes à l'exercice de leur métier. Ce qui ne plait pas à tout le monde. 

Les points clés de la loi Duplomb



Parmi les mesures les plus décriées, le Parlement a validé la réintroduction encadrée et à titre dérogatoire de l'acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit depuis 2018, mais autorisé en Europe jusqu'en 2033.
Une substance utilisée notamment par les producteurs de betteraves sucrières qui affirment n'avoir aucune autre solution pour protéger efficacement leurs cultures. 
Ce produit est particulièrement toxique pour les abeilles et présente des risques pour la santé.  

La loi Duplomb vise aussi à faciliter le stockage de l'eau pour l'irrigation des cultures, dans un contexte de raréfaction liée au dérèglement climatique. Le recours aux retenues d'eau (les mégabassines) devrait donc être plus simple pour les agriculteurs. 

Enfin, ce texte facilite l'agrandissement ou la création de bâtiments d'élevage intensif.
Par exemple, un poulailler ne devra demander une autorisation qu'à partir de 85.000 poulets, contre 40.000 jusqu'à présent. 
Pour une porcherie, le seuil passera de 2.000 à 3.000 cochons.

Les réactions


Olivier Bianchi, le maire de Clermont-Ferrand, s'est exprimé sur les réseaux sociaux, dénonçant "une régression écologique dangereuse pour la santé".



"Vous êtes les alliés du cancer" a lancé Fleur Breteau, à l'origine du collectif Cancer colère. En plus de lutter contre la maladie, elle se bat depuis plusieurs mois contre ce projet de loi, notamment contre la réintroduction de l'acétamipride.

 

De son côté, le député du Rhône Jean-Luc Fugit salue "une avancée supplémentaire, réelle, tangible" qui apporte de "nouvelles réponses pour aider nos agriculteurs à exercer leur métier dans des conditions dignes et durables". 



L'alliance syndicale FNSEA-Jeunes agriculteurs a salué "un premier pas pour relancer notre appareil de production".

Tandis que la Confédération paysanne (3e syndicat) a dénoncé le "sacrifice du monde paysan au profit de l'agro-industrie" et des mesures "mortifères" pour le vivant.