"On reçoit une accumulation de pages sur l'affaire en question que l'on va lire à toute vitesse et commenter ensuite. Je n'atteste rien sur ces émissions. On est là pour commenter", a fait valoir l'homme de 46 ans.
Recherche du sensationnel
"A chaque fois, il est précisé que les mis en cause sont présumés innocents, mais on ne va pas le répéter toutes les cinq minutes", a-t-il relevé.
"Dans les questions posées lors de ces émissions, il y a une recherche de sensationnel, quelque chose qui se veut excessif, vous êtes d'accord ?", lui demande la présidente Brigitte Vernay.
- "Oui, la recherche du sensationnel est légion", admet le prévenu. "Lorsqu'on est en direct, il y a cet emballement, cette dynamique. Mais on ne va pas dire au journaliste stop, je ne réponds pas à vos questions".
L'homme dit être payé 150 euros brut par émission, à raison d'une fois par semaine.
"Vous avez rencontré Nordahl Lelandais ?", l'interpelle Me Alain Jakubowicz, qui défend celui qui fait figure de principal suspect du meurtre de la petite Maelys De Araujo et du caporal Arthur Noyer. Pascal Neveu répond par la négative.
Dans l'émission du 19 février 2019 qui lui vaut ces poursuites, il avait évoqué le contenu de l'hebdomadaire L'Express qui publiait des extraits d'expertises.
"On n'aurait peut-être pas dû aller jusque-là cette fois-là", reconnait le prévenu. "Il y a peut-être eu un effet de compétition entre intervenants".
"Mystificateur"
"Vous mesurez les conséquences de ces écarts ?", l'interroge Me Jakubowicz. "Pour les personnes dont vous parlez, mais également pour l'institution judiciaire, et notamment les jurés des prochains procès d'assises ? ".
Le prévenu, a tonné l'avocat, "se répand à longueur d'années sur un terrain qu'il ne connait pas. Il n'a aucun diplôme l'autorisant à exercer la profession réglementée de psychothérapeute", affirme-t-il, en le qualifiant de "mystificateur".
La décision sera rendue le 20 octobre.